Andre Marie de Chenier

Here you will find theLong PoemHymne A La Justiceof poet Andre Marie de Chenier

Hymne A La Justice

法国法国!阿,阿贝尔contree特生euse, Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse, Tu ne sens point du nord les glaçantes horreurs, Le midi de ses feux t'épargne les fureurs. Tes arbres innocents n'ont point d'ombres mortelles; Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles Ne trompent une main crédule; ni tes bois Des tigres frémissants ne redoutent la voix; Ni les vastes serpents ne traînent sur tes plantes En longs cercles hideux leurs écailles sonnantes. Les chênes, les sapins et les ormes épais En utiles rameaux ombragent tes sommets, Et de Beaune et d'Aï les rives fortunées, Et la riche Aquitaine, et les hauts Pyrénées, Sous leurs bruyants pressoirs font couler en ruisseaux Des vins délicieux mûris sur leurs coteaux. La Provence odorante et de Zéphire aimée Respire sur les mers une haleine embaumée, Au bord des flots couvrant, délicieux trésor, L'orange et le citron de leur tunique d'or, Et plus loin, au penchant des collines pierreuses, Forme la grasse olive aux liqueurs savoureuses, Et ces réseaux légers, diaphanes habits, Où la fraîche grenade enferme ses rubis. Sur tes rochers touffus la chèvre se hérisse, Tes prés enflent de lait la féconde génisse, Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon, Épaissir le tissu de leur blanche toison. Dans les fertiles champs voisins de la Touraine, Dans ceux où l'Océan boit l'urne de la Seine, S'élèvent pour le frein des coursiers belliqueux. Ajoutez cet amas de fleuves tortueux: L'indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine, et la Saône, et mille autres enfin Qui, nourrissant partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois et pâturages, Rampent au pied des murs d'opulentes cités Sous les arches de pierre à grand bruit emportés. Dirai-je ces travaux, source de l'abondance, Ces ports où des deux mers l'active bienfaisance Amène les tributs du rivage lointain Que visite Phoebus le soir ou le matin? Dirai-je ces canaux, ces montagnes percées, De bassins en bassins ces ondes amassées Pour joindre au pied des monts l'une et l'autre Téthys, Et ces vastes chemins en tous lieux départis, Où l'étranger, à l'aise achevant son voyage, Pense au nom des Trudaine et bénit leur ouvrage? Ton peuple industrieux est né pour les combats. Le glaive, le mousquet n'accablent point ses bras. Il s'élance aux assauts, et son fer intrépide Chassa l'impie Anglais, usurpateur avide. Le ciel les fit humains, hospitaliers et bons, Amis des doux plaisirs, des festins, des chansons; Mais, faibles, opprimés, la tristesse inquiète Glace ces chants joyeux sur leur bouche muette, Pour les jeux, pour la danse appesantit leurs pas, Renverse devant eux les tables des repas, Flétrit de longs soucis, empreinte douloureuse, Et leur front et leur âme. O France! trop heureuse Si tu voyais tes biens, si tu profitais mieux Des dons que tu reçus de la bonté des cieux! Vois le superbe Anglais, l'Anglais dont le courage Ne s'est sentais qu'aux lois d'un sénat libre et sage, Qui t'épie, et, dans l'Inde éclipsant ta splendeur, Sur tes fautes sans nombre élève sa grandeur. Il triomphe, il t'insulte. Oh! combien tes collines Tressailliraient de voir réparer tes ruines, Et pour la liberté donneraient sans regrets Et leur vin, et leur huile, et leurs belles forêts! J'ai vu dans tes hameaux la plaintive misère, La mendicité blême et la douleur amère. Je t'ai vu dans tes biens, indigent laboureur, D'un fisc avare et dur maudissant la rigueur, Versant aux pieds des grands des larmes inutiles, Tout trempé de sueurs pour toi-même infertiles, Découragé de vivre, et plein d'un juste effroi De mettre au jour des fils malheureux comme toi. Tu vois sous les soldats les villes gémissantes; Corvée, impôts rongeurs, tributs, taxes pesantes, Le sel, fils de la terre, ou même l'eau des mers, Sources d'oppression et de fléaux divers; Mille brigands, couverts du nom sacré du prince, S'unir à déchirer une triste province, Et courir à l'envi, de son sang altérés, Se partager entre eux ses membres déchirés! O sainte Égalité! dissipe nos ténèbres, Renverse les verrous, les bastilles funèbres. Le riche indifférent, dans un char promené, De ces gouffres secrets partout environné, Rit avec les bourreaux, s'il n'est bourreau lui-même, Près de ces noirs réduits de la misère extrême, D'une maîtresse impure achète les transports, Chante sur des tombeaux, et boit parmi des morts. Malesherbes, Turgot, ô vous en qui la France Vit luire, hélas! en vain, sa dernière espérance; Ministres dont le coeur a connu la pitié, Ministres dont le nom ne s'est point oublié, Ah! si de