Andre Marie de Chenier

Here you will find theLong PoemLe Maladeof poet Andre Marie de Chenier

Le Malade

“Apollon上帝sauveur, des天才mysteres,天啊!Dieu de la vie, et dieu des plantes salutaires, Dieu vainqueur de Python, dieu jeune et triomphant, Prends pitié de mon fils, de mon unique enfant! Prends pitié de sa mère aux larmes condamnée, Qui ne vit que pour lui, qui meurt abandonnée, Qui n'a pas dû rester pour voir mourir son fils! Dieu jeune, viens aider sa jeunesse. Assoupis, Assoupis dans son sein cette fièvre brûlante Qui dévore la fleur de sa vie innocente. Apollon! si jamais, échappé du tombeau, Il retourne au Ménale avoir soin du troupeau, Ces mains, ces vieilles mains orneront ta statue De ma coupe d'onyx à tes pieds suspendue; Et, chaque été nouveau, d'un jeune taureau blanc La hache à ton autel fera couler le sang. Eh bien, mon fils, es-tu toujours impitoyable? Ton funeste silence est-il inexorable? Enfant, tu veux mourir? Tu veux, dans ses vieux ans, Laisser ta mère seule avec ses cheveux blancs? Tu veux que ce soit moi qui ferme ta paupière? Que j'unisse ta cendre à celle de ton père? C'est toi qui me devais ces soins religieux, Et ma tombe attendait tes pleurs et tes adieux. Parle, parle, mon fils! quel chagrin te consume? Les maux qu'on dissimule en ont plus d'amertume. Ne lèveras-tu point ces yeux appesantis? --Ma mère, adieu; je meurs, et tu n'as plus de fils. Non, tu n'as plus de fils, ma mère bien-aimée. Je te perds. Une plaie ardente, envenimée, Me ronge; avec effort je respire, et je crois Chaque fois respirer pour la dernière fois. Je ne parlerai pas. Adieu; ce lit me blesse, Ce tapis qui me couvre accable ma faiblesse; Tout me pèse et me lasse. Aide-moi, je me meurs. Tourne-moi sur le flanc. Ah! j'expire! ô douleurs! --Tiens, mon unique enfant, mon fils, prends ce breuvage; Sa chaleur te rendra ta force et ton courage. La mauve, le dictame ont, avec les pavots, Mêlé leurs sucs puissants qui donnent le repos; Sur le vase bouillant, attendrie à mes larmes, Une Thessalienne a composé des charmes. Ton corps débile a vu trois retours du soleil Sans connaître Cérès, ni tes yeux le sommeil. Prends, mon fils, laisse-toi fléchir à ma prière; C'est ta mère, ta vieille inconsolable mère Qui pleure, qui jadis te guidait pas à pas, T'asseyait sur son sein, te portait dans ses bras, Que tu disais aimer, qui t'apprit à le dire, Qui chantait, et souvent te forçait à sourire Lorsque tes jeunes dents, par de vives douleurs, De tes yeux enfantins faisaient couler des pleurs. Tiens, presse de ta lèvre, hélas! pâle et glacée, Par qui cette mamelle était jadis pressée; Que ce suc te nourrisse et vienne à ton secours, Comme autrefois mon lait nourrit tes premiers jours! --O coteaux d'Érymanthe! ô vallons! ô bocage! O vent sonore et frais qui troublais le feuillage, Et faisais frémir l'onde, et sur leur jeune sein Agitais les replis de leur robe de lin! De légères beautés troupe agile et dansante ... Tu sais, tu sais, ma mère? aux bords de l'Érymanthe ... Là, ni loups ravisseurs, ni serpents, ni poisons ... O visage divin! ô fêtes! ô chansons! Des pas entrelacés, des fleurs, une onde pure, Aucun lieu n'est si beau dans toute la nature. Dieux! ces bras et ces flancs, ces cheveux, ces pieds nus Si blancs, si délicats!... Je ne te verrai plus! Oh! portez, portez-moi sur les bords d'Érymanthe, Que je la voie encor, cette vierge dansante! Oh! que je voie au loin la fumée à longs flots S'élever de ce toit au bord de cet enclos! Assise à tes côtés, ses discours, sa tendresse, Sa voix, trop heureux père! enchante ta vieillesse, Dieux! par-dessus la haie élevée en remparts, Je la vois, à pas lents, en longs cheveux épars, Seule, sur un tombeau, pensive, inanimée, S'arrêter et pleurer sa mère bien-aimée. Oh! que tes yeux sont doux! que ton visage est beau! Viendras-tu point aussi pleurer sur mon tombeau? Viendras-tu point aussi, la plus belle des belles, Dire sur mon tombeau: Les Parques sont cruelles! --Ah! mon fils, c'est l'amour, c'est l'amour insensé Qui t'a jusqu'à ce point cruellement blessé? Ah! mon malheureux fils! Oui, faibles que nous sommes, C'est toujours cet amour qui tourmente les hommes. S'ils pleurent en secret, qui lira dans leur coeur Verra que c'est toujours cet amour en fureur. Mais, mon fils, mais dis-moi, quelle belle dansante, Quelle vierge as-tu vue au bord de l'Érymanthe? N'es-tu pas riche et beau? du moins quand la douleur N'avait point de ta joue éteint la jeune fleur! Parle. Est-ce cette Eglé, fille du roi des ondes, Ou cette jeune Irène aux longues tresses blondes? Ou ne sera-ce point cette fière beauté Dont j'entends le beau nom chaque jour répété, Dont j'apprends que partout les belles sont jalouses? Qu'aux temples, aux festins, les mères, les épouses, N